Le portrait et la lumière de l’âme

Alfredo Sampietro

Le portrait et la lumière de l’âme

Observer la lumière qui rebondit sur les choses et la représenter sur une surface, c’est très bien, mais que se passe-t-il lorsqu’il y a quelque chose de plus que la lumière qui délimite les contours et les volumes ? Que se passe-t-il lorsque l’électromagnétisme des choses que vous voyez vous impressionne au-delà de leurs formes ?

Tout vibre, tout rayonne d’une énergie que notre sensibilité, comme s’il s’agissait d’une plaque photographique, nous affecte plus ou moins. Je suis particulièrement intéressé par l’énergie que nous, les humains, dégageons.

Nous couvrons notre corps avec modestie, maintenant nous sommes obligés de couvrir une bonne partie de notre visage, mais notre énergie transcende ce que nous appelons le corps. Pour marcher dans une ville et sans aucun jugement, je me laisse imprégner par la lumière et le mouvement des gens que je ne percevrai que trois secondes dans ma vie.

Pour découvrir dans les corps et les visages des énergies de toutes sortes, certaines me sont indifférentes, mais d’autres fixent mon attention et j’essaie de les imaginer graphiquement, mais elles se dissipent et une autre apparaît dans une boucle presque infinie. Un écrivain, s’il les rencontrait, créerait un personnage, mais je suis intéressé par la gamme de couleurs qu’il dégage. J’ai encore besoin de l’ancrer, d’une certaine manière, aux formes du visage, mais dans une spirale parfois très lente, je commence à me débarrasser de certains éléments formels du portrait.

Je suis attiré par les formes des visages, par ce qu’ils contiennent, mais la lumière qu’ils rayonnent et les ombres qu’ils projettent retiennent de plus en plus mon attention. Se placer devant un visage, évaluer ses « lumières » et ses « ombres » (énergétiquement parlant) sans aucun jugement et, comme dans la peinture à l’huile, les dissoudre dans quelques gouttes d’huile de lin et faire sur la toile quelques traits qui reflètent l’impression qu’il a produite en moi, devient presque une obsession.

Pour mettre au point cette distillation de la lumière, je pense que ce sera un processus qui me prendra toute une vie, le portrait, l’utopie de capturer les vibrations des âmes.

Alfredo Sampietro.

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